Un épisode transmuté des z'inintéressantes z'aventures de Nore, dans lequel on répète, on se cotise, on Vérité, on...

Deux heures plus tard, Norellenilia rentra chez elle. Edward s’affairait dans la cuisine, et Axel était agrippé à sa jambe. Nore s’approcha timidement de son mari.

« Ed… Je… Je suis désolée d’avoir fouillé dans tes affaires. Je comprendrais que tu sois fâché. Je comprends aussi pourquoi tu ne voulais pas m’en parler, et pourquoi tu étais si distant…
- Arrête, va. Je comprends que ça t’ait inquiétée, et je t’en veux pas. J’aurais pu t’en parler, mais je suis pas sûr que ça nous aurait beaucoup avancés.
- Qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ?
- … Rien. On va reprendre notre vie. Je n’abandonne pas l’espoir de rendre un jour son corps à Al, mais pour l’instant, il faut que je passe à autre chose.
- D’accord… »

Ils échangèrent très peu de paroles après cela. Dans l’après-midi, ils partirent chacun de leur côté faire de menues missions qu’on leur avait confiées. Les activités à Suna semblaient s’être calmées ces derniers temps, aussi n’était-on pas surchargé de travail.

Le soir, alors que les Elric terminaient de dîner en silence, la porte de la maison fut fracassée.

« QU’EST-CE QUE J’APPRENDS ??? Hurla Princess pour s’annoncer. Edward Elric qui reste sur un échec ?!
- Mon lait d’ânesse, n’oublie pas qu’on parle du FullMetal Nabot !
- Fiche-lui la paix, Envy ! Fit Naruto.
- Mais, mais… » S’étonnèrent Nore et Ed.

Car à la suite de Princess, Envy et Naruto, déboulèrent dans leur maison Gaara, Sissi, Itachi, Temari, Shikamaru, Kankuro, Ran, Konan, et les gamins. Nore se demanda brièvement comment ils arrivaient à tous tenir dans son petit salon.

« Yo, les gens ! S’exclama Kanky.
- Mais… Mais qu’est-ce que vous fichez tous là ?! Cria Edward.
- Ben en fait, y’a Nore qui a dit à Temari qui a dit à Shika qui a dit à Princess qui me l’a dit que t’avais fait des recherches pour ramener le corps de ton frère, et je l’ai répété à Naruto qui l’a répété à Gaara qui l’a répété à Kankuro qui l’a répété à Ran, expliqua Envy.
- Moi c’est Nore aussi qui me l’a dit et je l’ai juste dit à Sissi qui l’a dit à Itachi, ajouta Konan.
- Je vois que les nouvelles de mon échec vont vite… Grommela l’alchimiste.
- Héhé, fit Nore avec un petit rire très embarrassé.
- Et Alphonse ?
- On ne lui a rien dit, rassura Sissi. Il est au restaurant, comme d’habitude.
- Et donc en fait, on est pas venus juste pour dire coucou on est au courant ! Dit Temari. Envy a un petit quelque chose à te dire… »

Envy s’avança et prit une grande inspiration. Apparemment, c’était une annonce importante qui lui demandait de faire un gros effort sur lui-même…

« Bon, euh… Nab… Edward… Je sais qu’à la base on est pas très copains, tous les deux. Mais depuis qu’on est arrivés à Suna, on a changé. J’ai changé. J’ai découvert de nouveaux sentiments, je me suis fait des amis, j’ai rencontré l’amour et les joies de la paternité. Je ne suis pas humain, mais j’ai l’impression de le devenir un peu… Et je me suis rendu compte que finalement, t’es quelqu’un de bien… Alors… Pour enterrer définitivement la hache de guerre, et pour prouver que je ne suis plus un égoïste… J’ai décidé de te laisser utiliser ma pierre philosophale pour ramener le corps d’Alphon…
- Mais t’es vraiment qu’un abruti fini, ma parole !!! Hurla Ed. Depuis le jour où on a découvert le secret de la pierre philosophale, on s’est juré de trouver un autre moyen de récupérer nos corps !!! Pas question d’utiliser les âmes de ces pauvres habitants de Xerxès !!! Tu le sais très bien !!!
- Mais ils sont d’accord !!! J’en ai discuté avec eux !!! Espèce d’ingrat, débrouille-toi tout seul, je retire ce que j’ai dit, t’es qu’un tout petit imbécile !!!
- Répète un peu, sale lézard visqueux !!! »

On les sépara pour éviter le drame. Shikamaru soupira, et déclara qu’il l’avait bien dit : Ed ne serait pas d’accord.

« Bon, eh ben on passe à la solution B, dit Gaara.
- Parce que vous avez un plan de rechange ? Demanda Nore.
- Ben oui, on a beaucoup parlé avant de venir, lui répondit Itachi.
- On a réfléchi à ton plan, commença Naruto. Et on a comparé ça à la fois où vous avez essayé de ressusciter votre mère. »

La tristesse s’empara immédiatement du visage d’Edward à la mention de cette expérience. Ran frappa le Jinchuuriki sur la tête pour le punir de son manque de délicatesse.

« Euh, et donc, reprit celui-ci. Vous étiez deux, ce jour-là. Et vous avez tous les deux payé quelque chose, toi ta jambe gauche et Alphonse, son corps entier, c’est bien ça ?
- Oui.
- Alors ça veut donc dire qu’on peut s’y mettre à plusieurs pour donner des trucs en échange de ce qu’on veut récupérer à ta « Porte de la Vérité, » là.
- Où veux-tu en venir ? S’impatienta l’aîné des Elric.
- Nous avons tous décidé de nous cotiser !!! Conclut Naruto.
- … Pardon ?! Qu’est-ce que vous entendez par-là ??
- C’est pourtant évident, dit Shikamaru d’un air blasé. Tu traces un grand et beau cercle de transmutation, ou je ne sais pas quoi qui doit te permettre d’aller chercher ton frère, et nous on se met dedans aussi pour donner une partie de notre chakra. Je pense que ton raisonnement est bon, cela fait partie intégrante de nous-mêmes et de notre corps, et si j’ai bien compris vos principes, cela peut servir de monnaie d’échange. Si tu le fais tout seul, effectivement, il y a de grandes chances pour que tu y laisses tout ton chakra et que tu y restes, et même ce sacrifice risque de ne pas suffire pour ramener le corps d’Al. Mais si on s’y met tous, et qu’on donne tous une partie de notre chakra, ça a des chances de marcher.
- En plus, Naruto et moi en possédons une quantité astronomique ! Ajouta Princess.
- Vous êtes frappa-dingues ! Ça marchera jamais ! S’exclama Ed. Ça ne peut pas être aussi simple que ça !
- Ed, on ne peut pas savoir tant qu’on n’aura pas essayé, lui dit Nore doucement.
- Mais certains d’entre vous pourraient y rester !!! Insista le blond.
- Franchement, vous serez onze contre la Vérité, je suis sûr qu’il aura jamais vu ça de son éternité ! Ironisa Envy. Mine de rien, on peut espérer que ça pèsera dans la balance, si j’ose dire.
- Envy et moi resterions en retrait, dit Ran. Vous ne voulez pas qu’il participe, et on pourrait avoir besoin d’un médecin en forme à la fin de l’opération. Je resterais en contact avec l’hôpital.
- Au cas où effectivement il y ait des bras et des organes en moins, c’est ça ? Siffla Ed.
- Excuse-nous de vouloir te venir en aide, fit Gaara.
- Pardon, c’est juste que… Je… »

Il baissa les yeux. Ses poings se serrèrent si forts que les articulations de sa main valide devinrent blanches.

« C’est juste que je sais pas comment vous remercier… » Ajouta-t-il d’une voix étouffée par un sanglot.

Nore le prit dans ses bras. Il releva la tête et sourit tristement, quelques larmes perlant aux coins de ses yeux. Il déclara qu’après tout, il valait mieux essayer. Il n’était pas sûr que ça marcherait, mais au moins y avait-il une chance pour que ça ne se termine pas aussi mal que ce qu’il pensait. Tout le monde fut soulagé.

***

Le lendemain soir, alors qu’Alphonse fermait le restaurant Ramen Toi, Konan vint le chercher.
« Oh ! Bonsoir, Konan ! Tu viens donner un coup de main à un ancien collègue ? Plaisanta-t-il.
- Bonsoir, Alphonse… Répondit la jeune femme.
- Que se passe-t-il ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette… C’est une épidémie, ou bien ? Déjà, avant-hier, Ed est venu passer la nuit chez moi en disant qu’il n’avait pas le moral, il n’a même pas voulu me dire pourquoi !
- Al, il faut que tu viennes avec moi.
- Hein ? Pourquoi ?
- S’il te plaît.
- Euh, d’accord, mais laisse-moi finir de ranger le resto, tu veux bien ? »

Konan accepta. Alphonse se demandait ce qui ne tournait pas rond. Il avait déjà repéré quelques comportements suspects chez ses amis de Suna, la veille, comme une rumeur qui se propageait. Peut-être que Konan voulait qu’il la suive pour qu’elle puisse lui expliquer de quoi il en retournait ? Il n’y avait qu’un seul moyen de le savoir.

Quand il eut fini, il laissa Konan le guider dans un entrepôt isolé du village. A l’intérieur, il y retrouva toute la clique de Suna, au milieu d’un énorme cercle de transmutation très complexe, à l’exception de Ran et d’Envy, qui se tenaient un peu à l’écart.
« Mais… Qu’est-ce vous êtes en train de faire ?! Frangin !
- N’aie pas peur, Al. On a évalué les risques.
- Les risques de quoi ? Qu’est-ce que vous trafiquez ?!
- On va essayer de te ramener ton corps ! Dit joyeusement Naruto. Alors il fallait que ton âme ne soit pas trop loin ! On va tous donner une partie de notre chakra en échange, on espère que ça contentera la « Vérité » !
- Non, arrêtez ! C’est trop risqué ! Je ne veux pas que vous vous mettiez en danger pour moi ! Pas question !!! Je préfère rester sous forme d’armure pour le restant de mes jours ! Je vous en prie, ne faites pas ça !!!
- Calme-toi, Al ! Lui intima son grand-frère.
- Depuis ces trois dernières années, on a tout traversé tous ensemble, dit Gaara. Nos joies, nos peines, les batailles, les mariages, les naissances. Nous partageons nos fardeaux, et les erreurs de nos passés. Et aujourd’hui, nous traverserons aussi cette épreuve tous ensemble. Nous l’avons choisi.
- Non ! Nooon !!! »

Alphonse allait s’interposer, effacer le cercle autant qu’il le pouvait, mais Envy le rattrapa et l’immobilisa, aidé de Ran. Tous les autres posèrent leurs mains sur le cercle, activant une grande lumière blanche. Princess et Kankuro se retournèrent et adressèrent un dernier regard à leurs moitiés respectives, et Edward offrit à son frère son sourire le plus chaleureux. Alphonse ne put qu’hurler une dernière fois avant de les voir tous disparaître dans la lumière.

***

Lorsqu’Edward ouvrit les yeux, la première chose qu’il vit fut un être translucide entouré d’un halo noir, accroupi, qui l’observait d’un sourire goguenard.

La Vérité.

Celui qu’on pouvait appeler Tout, l’Univers, la Vie, la Connaissance. Celui qui veillait à ce qu’on ne tente pas de faire une transmutation humaine et d’approcher les dieux sans en payer le prix.

« Bonjour, alchimiste. Cela faisait longtemps. Que viens-tu me réclamer, cette fois ? Et que vas-tu me donner en échange ? Hé hé hé…
- Je viens récupérer le corps de mon petit frère, répondit Ed sans se laisser impressionner. Et en échange, je viens te donner une partie de moi, mon chakra.
- Intéressant… Je ne me doutais pas que tu finirais par y penser un jour, après que tu as atterri dans ce monde… Mais je suppose que tu sais aussi que cela te coûtera la vie. Es-tu prêt à faire ce sacrifice pour le corps de ton frère ? Tu ne préfères pas plutôt y laisser ton autre bras et ton autre jambe ? Gni hi hi… »

Des sortes de tentacules noires, similaires à celles qui avaient emporté le corps d’Alphonse tant d’années auparavant, vinrent taquiner les membres encore valides d’Edward. Celui-ci les écarta d’un geste vif, et sourit à son tour.

« J’ai bien plus à offrir que ce que tu crois.
- Et ouais, on a décidé de l’aider à payer ses dettes ! Fit une autre voix.
- Quoi ? »

Dix autres personnes apparurent derrière l’alchimiste. La Vérité parut décontenancée, puis elle se reprit et rit de nouveau.

« Effectivement, je vois que tu as de la ressource, ce sont donc tes amis que tu veux sacrifier ? Leurs vies ne valent donc rien à tes yeux comparées à celle de ton petit frère ?
- On a l’intention de tous revenir, décréta Kankuro. On ne repartira pas d’ici sans le corps d’Alphonse. Prends notre chakra, et rends-le-nous !
- Que vous êtes naïfs, pensez-vous que vous en aurez assez pour… »

Deux énormes chakras se firent ressentir, ceux des démons emprisonnés dans les corps de Princess et de Naruto. Puis tous les autres firent rayonner leur chakra, comme pour prouver à la Vérité qu’ils étaient prêts à tout pour récupérer Alphonse.

« Mon bras et ma jambe sont perdus à jamais, dit Edward. C’est ma pénitence pour avoir tenté l’impossible. On ne peut pas recréer une âme, on ne peut pas faire revenir un être cher. J’ai retenu la leçon. Al ne voulait pas le faire, même s’il n’a pas réussi à m’arrêter. J’ai déjà sacrifié beaucoup de choses en essayant de réparer ma faute. Et Al a perdu trop d’années dans cette armure. Mais aujourd’hui, j’ai appris que les peines et les fardeaux peuvent être partagés avec les gens qu’on aime.
- Alors les sacrifices aussi peuvent être partagés, renchérit Nore.
- Je vois… »

La Vérité eut une nouvelle fois un rire étrange. Un craquement se fit entendre derrière eux.

« Bonne réponse, alchimistes ! »

***

Combien de temps cela fait-il ? Deux ans ? Cinq ans ? Cent ans ? Le temps n’a plus de prise sur lui. Les seules choses qui lui permettent de voir qu’il s’écoule, ce sont ses cheveux qui poussent, et son corps qui s’amaigrit. Mais il attend. On viendra le chercher un jour.

On le lui a promis.

Mais cela fait tellement longtemps. Tellement longtemps, semble-t-il, qu’il commence presque à ne plus y croire. Passera-t-il l’éternité devant cette porte, à attendre une âme qui ne viendra pas le rejoindre ?

Soudain, il se passe quelque chose. Une autre porte derrière lui, elle s’ouvre. Il se relève difficilement et se retourne. Quelqu’un apparaît dans l’entrebâillement de cette porte. Quelqu’un qu’il connaît bien. Il sourit.
Son grand frère. Son grand frère adoré a tenu parole.

Il s’en veut un peu d’avoir douté de lui. Puis il réalise que d’autres personnes sont là. Il lui semble les connaître, mais il n’en est pas sûr. Toutes arborent un sourire chaleureux. Il remarque particulièrement la jeune femme rousse qui se tient aux côté de son frère.

Ce dernier lui tend la main. Il la lui donne. Il se sent bien.

« Allez, on rentre, Alphonse. »

***

De nouveau, cette grande lumière blanche. Elle sembla s’éterniser. Soudain, Envy sentit l’armure d’Alphonse s’écrouler. Ran cria en voyant sa tête tomber.
« Mon dieu ! Que se passe-t-il ? »

La lumière se dissipa. Envy et Ran osèrent à peine regarder. On entendit quelques quintes de toux, et des halètements. Ils levèrent enfin les yeux, et un soupir de soulagement s’échappa de leurs lèvres. Tout le monde était là.

Tout le monde. Y compris Alphonse Elric.

Ran se précipita vers lui. Il était extrêmement affaibli, son corps était terriblement maigre et son teint cireux. Il était nu, aussi retira-t-elle sa blouse blanche pour la mettre sur ses épaules.

Pendant ce temps, Envy était parti voir les autres. Ils étaient tous sur les rotules, sauf Naruto, Gaara et Princess, qui avaient l’air moins fatigué. Probablement parce que c’étaient eux qui possédaient la plus importante quantité de chakra. Le Kazekage déclara qu’il lui semblait que ses réserves de chakra étaient désormais un peu moins grandes, et d’autres, en entendant sa remarque, répondirent qu’il en allait de même pour eux. Ce fut donc le prix qu’ils avaient payé, en plus de l’énergie donnée. Qu’importe, ils étaient tous sains et saufs, et Al avait été ramené.

On sortit de l’entrepôt, et Ran contacta l’hôpital. Les plus affaiblis d’entre eux y furent transportés. Les infirmiers eurent du mal à installer Alphonse sur une civière, car son frère le serrait dans ses bras et ne voulait plus le lâcher, comme s’il avait peur de le perdre à nouveau.
« Ed, laisse-le, tu risques de lui faire mal ! Lui dit doucement Ran.
- Oui, pardon, désolé.
- Qu’est-il arrivé à ce garçon pour qu’il soit si affaibli ? Demanda l’un des infirmiers.
- C’est une longue histoire, » répondit la doctoresse.
On chargea Alphonse sur une civière. Avant d’être emmené, il s’adressa une dernière fois à Edward, un faible sourire aux lèvres :
« Merci, frangin. Et merci à tous… »
Puis il sombra dans l’inconscience.


Note de l’Auteure : Alors euh, comme je milite pour la conversion du reste du monde à la lecture de FullMetal Alchemist et que donc je veux pas spoiler la fin, je tiens juste à vous préciser que ce n’est pas comme ça que ça finit ! :D